mercredi 23 décembre 2015

Famine



    Coucou ! Eh oui, je suis de retour après une - longue - absence ! Pour ne pas raconter ma vie,  j'ai déménagé à l'étranger et vécu de sacrées aventures qui m'inspireront peut-être pour mes prochains projets d'écriture, mais qui pour l'instant m'ont seulement créé d'affreux ennuis... Mais bon, tout est rentré dans l'ordre et j'ai de nouveau du temps pour alimenter ce blog malgré les examens !

    Voilà une petite nouvelle écrite à quinze ans (autant vous dire qu'elle a quelques années!) que j'ai retrouvée et très vaguement retouchée. Relire les textes que j'ai écrit il y a si longtemps me fait sourire mais me procure toujours un plaisir fou ! J'espère qu'il vous plaira aussi, même si je suis bien consciente qu'il n'est pas du niveau de ce que j'écris aujourd'hui... Mais c'est aussi cela qui est merveilleux avec l'écriture... On progresse sans cesse, et on le sent

  Ressentez-vous aussi cet amusement teinté d'émotion en relisant vos manuscrits d'enfants/adolescents ?

     Voilà la première partie de la nouvelle. Comme elle est un peu longue, la suite viendra dans les prochains jours, et devrait être accompagnée de super news


 Famine

    Je suis Alice, une jeune fille de seize ans au tempérament rebelle, et je suis morte depuis cent soixante-quatre ans. Mon histoire n’est pas des plus joyeuses. C’est une histoire d’amour et de haine telle que la vie en réserve parfois, l’histoire d’un destin tragique qui bouleverse les cœurs et remue les âmes les plus indisposées à s’émouvoir.
    Tout commença en 1846. Je vivais avec mes parents dans une petite maison de la campagne irlandaise, perdue dans une plaine au milieu des lacs de la tourbière du Connemara, une étendue sauvage et mystérieuse. On pouvait se figurer, lorsque l’on courait le soir dans la plaine, l’apparition d’un esprit revenu protéger ses terres adorées sans que cela fût choquant. Il m’était déjà arrivé d’apercevoir d’étranges lueurs alors que, la nuit tombée, plus noire que l’encre de Chine, je courais nus-pieds à travers la plaine. Je ne sais ce qu’il en est pour vous, mais moi, j’y croyais.

   
   Ma vie me plaisait. J’étais têtue, déterminée et rieuse. Mais on me disait également pleine de vie, vive d’esprit, sauvage et belle, avec mes longs cheveux bruns et mes grands yeux verts, si bien que tous les garçons des alentours venaient me courtiser. Certains même venaient de plus loin, mais ils repartaient toujours déçus. Je n’avais qu’un seul et unique amour, un seul mari à qui j’avais donné mon cœur, et à qui je m’étais promis de rester fidèle à jamais : le Connemara. Il était à lui seul mon époux, mon oxygène, mon cœur, ma vie, mon âme. Il était tout. Tout ce que j’aimais, tout ce qui m’importait, tout ce qui avait de la valeur à mes yeux. Il faisait partie de moi, occupait mon corps tout entier, et m’éloigner de lui aurait été comme m’arracher le cœur. Je ne pouvais rien envisager de pire.
    Mes parents étaient de simples paysans que mes refus de mariage ne rebutaient vraiment que lorsque les hommes étaient fortunés. Pourtant, ils ne disaient rien et me laissaient faire comme il me plaisait, se disant que je finirais par accepter d’ici peu.
    C’est donc dehors que je passais autant de temps que possible, à courir au milieu des moutons, à galoper aussi vite que le vent, à m’envoler dans les montagnes et à nager dans les lacs glacés. Qu’il pleuve ou non, qu’il vente ou non, la plaine était merveilleuse. Par mauvais temps, elle me semblait être un aquarium gigantesque et fascinant, devant lequel je pouvais passer des heures entières. Par beau temps, les lacs rayonnaient comme des soleils ancrés dans le sol, rendant l’endroit féerique. C’était ainsi que j’imaginais le paradis.
    Mais cela ne pouvait durer. Comme à tout ce qui est beau, il devait y avoir une fin. La vie était dure mais belle, et il semblait que le sort voulût encore nous la compliquer.
    Cette année-là, la famine s’abattît sur le pays, et ma vie en fut bouleversée. 
  
A suivre... 




 

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