jeudi 4 août 2016

L'insoumise, Martine Desèvre



Fiche technique : 

Titre : L'Insoumise
Auteur :Martine Desèvre
Édition : Pygmalion
Publication : 2013
Prix : 19,90€
Nombre de pages :  589 


Résumé : 

En France, sous le règne de François 1er, Raphaëlle, orpheline violemment spoliée de ses biens, est initiée, très jeune, à l'art de l'orfèvrerie. A dix-huit ans, elle excelle dans la création de joyaux très originaux. Résolue à vivre de son art, elle se rend à Paris afin d'y exercer ses talents. Mais elle doit aussitôt affronter la misogynie et de rejet d'une corporation dont l'art est uniquement professé par des hommes. 
Parvenant néanmoins à se faire remarquer par le roi, Raphaëlle tente de s'imposer parmi ses confrères. Un amour fou l'unit au chevalier Guillaume de Valras, hélas marié. Mais ambition, rivalités et désirs de vengeance les déchirent, sans compter la jalousie destructrice de Margaux, l'épouse de Guillaume. 


Mon avis : 18/20


Les + : les nombreux détails  historiques, les personnages, l'originalité du thème

Les - : quelques longueurs, parfois un peu trop de détails


Un avis un peu plus approfondi, pour ceux qui voudraient en savoir davantage : 

Voilà un vrai livre historique à la portée de tous ! Même si la Renaissance est une période historique tout à fait passionnante et parmi mes préférées, j'ai mis quelque temps à ouvrir ce roman. La raison n'est autre que le métier de l'héroïne : l'orfèvrerie. La  quatrième de couverture me donnait l'impression que l'histoire était vraiment centrée sur cet art, ce qui m'effrayait un peu, n'étant pas passionnée d'orfèvrerie... J'ai cependant fini par me lancer et ne le regrette en rien. S'il est vrai que les détails sur l'orfèvrerie et le travail de l'héroïne sont nombreux et parfois un peu trop longs et précis, ces quelques longueurs s'effacent vite devant l'histoire elle-même, la force des personnages et la maîtrise que l'auteure a de la période et de son sujet

L'un des points forts du livre est son héroïne, dont le caractère est proprement enflammé (elle est une artiste dans tous ses excès !), et si cela lui donne beaucoup de charme et nous permet de nous attacher facilement à elle, cela la rend parfois un peu agaçante (vraiment, elle exagère dans son obstination à repousser le beau Guillaume de Valras, qu'elle aime et qui l'aime aussi !). Mais le courage et la persévérance de Raphaëlle séduisent tout de suite. Toutefois, n'allez pas croire que tout le roman tourne autour d'elle et seulement d'elle ! En effet, les personnages secondaires sont nombreux et peuvent avoir une très grande importance, à commencer par Valras, le preux chevalier dont l'amour inébranlable en ferait rêver plus d'une. Mais il y a aussi Arthur, celui qui a élevé Raphaëlle et lui a transmis son art; Aubin, qui veille sur elle et l'aide à vivre de sa passion; Margaux, l'épouse de Guillaume, aussi superficielle et égoïste que possible; le baron d'Ervilliers, parfait monstre et ennemi de Raphaëlle; maître Barne, orfèvre ayant juré la perte de l'héroïne; madame de Baude, sa providentielle amie; enfin le roi, François 1er, qui permet à Raphaëlle d'exercer son art. Autant de personnages assez fouillés pour être crédibles et attachants... ou repoussants. 

Le Paris de la Renaissance, avec tous les noms de rues et les quelques descriptions d'édifices, les explications sur le fonctionnement social de la ville (entre autres au niveau corporatif), est lui aussi très crédible. Cela donne au roman un aspect éducatif très appréciable. Le roman foisonne de petites informations sur le métier d'orfèvre à l'époque, sur la corporation, sur la loi... Et c'est là l'originalité du livre, qui s'attarde sur un art assez peu concerné par ce genre de littérature qui mêle histoire, aventure, amour et... orfèvrerie. Vous apprendrez ainsi le nom des différents outils de fabrication, mais aussi les noms des techniques employées par la jeune femme,... 

Enfin, l'écriture m'a plu. Ou plutôt, je n'ai rien noté de particulier (et donc de dérangeant), ce qui me fait dire que j'ai aimé. Le style est fluide, le vocabulaire précis et varié, plaisant à découvrir. Il est somme toute assez classique, avec un choix d'écriture au passé (ce que pour ma part je préfère de très loin). C'est donc un roman bien agréable à lire, tant pour le fond que pour la forme, et que vous risquez de dévorer en quelques jours. Attention cependant : ce n'est pas une romance historique, l'intrigue principale n'est pas l'intrigue amoureuse, même si celle-ci est importante. Le cœur du roman est avant tout le parcours de Raphaëlle, qui tente par tous les moyens de devenir une orfèvre reconnue.  

Pour qui ? Ceux qui aiment l'histoire, et ceux qui aiment l'art. Mais aussi ceux qui aiment une belle histoire riche en péripéties, qui nous plonge dans une autre époque en compagnie de personnages forts et attachants . Je le recommande aussi fortement aux féministes ;)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire